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Corrections for Correspondence X: 2821

FROM LOUIS LE DIEU

19 November 1821

19 novembre 1821.

Mon vénérable Monsieur

Je viens d'arriver d'Oxford et de recevoir votre lettre, elle m'a fait de la peine, parce que je crains avec raison que vous ne m'accusiez de négligence; je vous assure pourtant sur mon honneur que, si je n'ai pas fait la traduction, c'est que je n'ai pû absolument écrire depuis plus d'un mois. je vais vous dire ce que j'ai fait pendant ce temps et vous jugerez.

Je pensais, en vous ecrivant ma derniére lettre, que le Général, ayant fini avec son proprietaire, nous n'eprouverions aucune difficulté à nous procurer une autre maison; mais il n'en fût pas ainsi. J'ai été à Londres chez les house agents pour chercher les maisons à louer, j'y ai pris des billets pour les visiter. J'ai courû, de cette maniere, tous les comtés autour du Middlessex, n'allant à Londres que pour y chercher de nouveaux billets, pour recommencer mes courses, et au bout de tout cela quand j'ai à moitié tué mon cheval et moi; je n'ai rien trouvé. Les maisons décrites si pompeusement n'étaient que des trous: quelques unes que je trouvais passables et deux même convenables ne plaisaient pas aux autres membres de notre république: enfin j'ai complêtement perdu mon temps et mes peines.

J'ai fini par faire annoncer notre demande dans le Times, qui l'a insérée vendredi dernier et aujourd hui, et qui l'insérera une troisiéme fois après demain je pense. Vous reconnaitrez cette annonce dans la premiere page de ce journal, A cette fin. direct post paid to Thomas Cotkell Esqr. Grove house, Ealing. Nous avons déja reçu aujourd hui huit offres et demain je me remets en route pour des visites que je recommencerai ensuite avec le Gal. si quelque chose le mérite.

Voila ma vie depuis cinq semaines, mon vénérable Solon, pour achever de l'ecrire, je dois vous dire, que j'ai reçu deux lettres de Bowring auxquelles je n'ai pas repondu, deux de Mr Laroche de même, de Piccolo de même, de mon Pere de même. Je n'ai pas écrit une seule fois en france. enfin le Gal. est obligé d'écrire lui même, presqu'aveugle comme il est; et un de vos compatriotes qui m'a envoyé des billets a ordres pour 4500f. qu'il m'apporte de Paris n'a pas encore eû un accusé de reception.

Je suis entré dans tous ces détails, parce que je tiens à vous convaincre de l'impossibilité physique où j'ai été de vous satisfaire. Je suis désolé que vous me redemandriez vos lettres, je vous les renvoie; mais accordez moi une grace. dans un mois, toutes mes courses seront finies. j'aurai tout le temps de m'occuper de ce travail, je vous en supplie, rendez le moi. Vous en ferez tout ce qu'il vous plaira; mon seul but en l'entreprenant était d'etre utile en interprêtant vos paroles de sagesse et de vérité dans ma langue natale et de vous être agréable, peu m'importe que mon nom y soit attaché. tout le reste m'est indifferent.

Je suis obligé de finir pour faire d'autres lettres que je ne puis remettre. Croyez au profond respect du plus devoué de vos admirateurs, d'un ami de Bowring, c'est tout dire

L. Le Dieu