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Corrections for Correspondence X: 2801

FROM LOUIS LE DIEU

30 August 1821

Mon vénérable Monsieur

Je vous renvoie les lettres que vous avez eû la bonté de me communiquer, J'aurais été charmé d'y trouver votre lettre au président Boyer, que j'aurais traduite sur le champ: ayez la bonté de me procurer la satisfaction de vous être utile à quelque chose. Je recevrai votre envoi, comme un gage de votre bienveillance.

Je suis très étonné que Bowring n'ait pas reçu le premier paquet que vous lui avez adressé. Je l'ai remis moi même chez Coutt's & Co. et le premier clerc qui me connait très bien devait me faire savoir si le Cte Caraman refusait de s'en charger, à cause de la grosseur du paquet. comme Je n'ai pas reçu de lettre de ce commis, j'ai la certitude que le paquet est parti pour France il y a près d'un mois. Mais je ne réponds pas du résultat de l'inquision de notre ministre des affaires étrangéres, qui n'etait jadis qu'un homme de Police sous Napoléon.

J'aurais bien du plaisir à faire la connaissance de Mr Picolo. Je voudrais qu'il put venir à Little Ealing, pour le présenter au Gal. qui sera charmé de le voir, et de converser avec lui sur les moyens d'être utile à sa malheureuse patrie. Il part tous les jours à 11 hes. du matin un stage, du Green-man, oxford street, pour Ealing. Invitez ce citoyen, encore sans patrie, à venir ici, parler de la terre classique de la liberté et des arts, et des moyens de travailler à sa régénération.

Je ne sais si le but de son voyage sera atteint. il me semble qu'il était inutile, s'il ne voulait qu'intéresser des individus à la cause de sa patrie, car tous les hommes sont d'une même opinion sur ce sujet; mais il n'en est pas de même des gouvernans, des votres surtout. Ils semblent appeller, de tous leurs efforts, la perpétuité du joug des musulmans sur la gréce esclave. Au reste ceci ne peut plus surprendre un homme qui, depuis trois ans, observe la marche de vos régens. Ils ont fait un terrible chemin, et Dieu sait où ils s'arrêteront. Les Isles Ioniennes sont trop portées à imiter l'exemple des Grecs leurs voisins, pour que le cabinet anglais, qui veut conserver ce moyen d'influence et de corruption, ne mette pas tous ses soins à assurer l'oppression de ce peuple misérable. Oh Grand Dieu! Voila ce qu'on appelle agir en hommes d'etat! Quand finira un tel état de choses!

Pour vous, continuez à servir de vos grands moyens, et d'un nom justement célébre, la cause de la liberté et de l'humanité. Il ne faut pas se décourager. Nous applaudirons à vos travaux, nous les appuirons de tous nos efforts, et quelque soit le résultat, on aura fait son devoir.

Le Duc d'Orléans nous écrit, sur Bowring, de bien belles choses. Je suis charmé qu'ils se connaissent. J'ai ecrit hier à B. et l'ai engagé à écrire au Prince directement, quand il aura quelque chose d'important.

Le Général, à qui j'ai communiqué les lettres, me charge de vous en remercier et de vous presenter mille complimens amicaux.

Pour moi je vous répéte de m'envoyer, le plutôt possible votre lettre du président Boyer, parce que j'ai le tems de m'en occuper, et vous prie, mon cher Monsieur, de croire à l'assurance de mon dévouement.

L. Le Dieu Little Ealing 30 août 1821.