XClose

Bentham Project

Home
Menu

Corrections for Correspondence X: 2798

FROM JOSÉ DA SILVA CARVALHO

24 August 1821

Lisbonne Le grand jour 24 aout 1821 -

Mon cher ami

J'ai reçu les deux lettres que vous m'avez ecrites le 5 et le 20 Juin, je vous remercie une aussi singuliere faveur, je garderai soigneusement ces precieux documents pour montrer a mes petits enfans l'honneur qu'a merite leur Pere de la part du 1er homme libre de l'Europe, et qui l'a illustré le plus par ses savants ecrits; quand même je ne recueillerais d'autres avantages de mes penibles travaux pour la regeneration de ma Patrie celles-ci seraint plus que suffisantes: je vous parle franchement car je n'ai jamais été flatteur. Vos Ouvrages sont dans des mains des personnes capables d'en faire une bonne traduction, et pour le bon arrangement des quels votre plan sera d'un grand secours, je vous en fais mes remerciements, ainsi que de l'excellent ecrit dont il etait accompagné: Je suis fâché de ce que la traduction exige de la hâte, ce dont est incapable notre ami le Dr. Rocha non seulement parce qu'il est loin, mais aussi parce qu'il se leve a midi. Je compte cependant qu'il en soit le réviseur, et dans ce cas je lui appliquerai les verges qui vous manquaient. Je suis son ami et fort attaché. Quel temps nous avons passé á l'Université! il a rendu par ses écrits de grands services a sa Patrie, et plût à Dieu qu'il voulut lui en rendre davantage, il les doit parce qu'elle commence á lui être reconnaissante. Le Roi est arrivé et il s'est montré constitutionel, je crois bien qu'il remplirá le Serment qu'il a prêté; tout ce qu'il a fait prouve qu'il est fort propre à etre roi constitutionel, il n'admêt point d'idées contraires au Systême, on n'a pas á craindre les Nobles car ils sont ou stupides, ou sans crédit. A l'egard de la Constitution on en est á la discussion de la loi des élections, nous verrons ce qui en demeure approuvé, pour moi je crois que c'est un des points d'ou dépend le plus la liberté, je desirerais qu'elles fussent les plus directes possi<bles>. Nous songeons maintentant au Brésil, il faut une bonne et fine Politique pour se l'assurer: La Bahia est vraiment amie de Portugal, je voudrais, et je tâcherais d'y parvenir á faire rappeller les troupes Portugaises á l'exception des celles qui voudront y rester à fin qu'amalgamées avec celles de ce pays-là elle puissent faire le service, et la Police: Point de gouverneurs absolûs, pour le militaire des chefs de troupes, et pour le civil des 'Juntas administratives' qui prennaint soin du Pays, et qui renvoint les comptes en Portugal comme le centre d'ou doivent emmaner toutes les opérations goubernatives; je souhaite que vous me communiquiez vos idées sur ce sujet, qui me seront d'une grande utilité. Les Cortès ont hier décrèté que le Prince de la Couronne, et l'Infante D. Miguel voyageâssent pour s'instruire, ce que j'aprouve fort - Nous pourrons entretenir notre correspondance en Français. J'<ai u>ne bonne opinion de votre élève Mr. Bowring, dont le Dr Rocha m'a fait de grands élloges. Je pense que vous savez qu'il est notre grand chronista de Portugal, et que lui est échu l'honneur d'écrire l'histoire de notre regeneration ou je tiens le second rang.

A Dieu mon digne ami, acceptez une étroite embrassade que je vous donne de tout mon coeur, et excusez moi de ne vous avoir pas répondu plutôt car je ne l'ai pû - J'oubliais de vous dire que me plait beaucoup votre idee de Lafayette, mais je hais les bayonetes. Je voudrais les voir fondues, il ne nous faut que de la Marine, et de la Politique.

Votre ami Jose da Silva Carvalho -