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Corrections for Correspondence X: 2704

FROM JOSÉ JOAQUÍN DE MORA

30 October 1820

Madrid 30 Octobre 1820.

Monsieur. Vous m'avez fait contracter l'agréable habitude de recevoir de vos nouvelles: elle a cependant été interrompue par votre long silence que je desire voir finir quand ce ne serait que pour m'écrire quatre lignes qui me seraient toujours bien precieuses. Je desire aussi savoir si les deux que je vous ai ecrites vous sont parvenues. L'une a été addressé à votre nom d'après l'indication que vous me fessiez dans une de vos lettres: l'autre par le moyen de notre commun ami Mr. Blaquiere. Les Cortes vont finir le 9 du mois prochain et la Commission de Legislation qui est très avancée dans la confection du Code profitera de l'intervale entre les deux sessions pour y travailler avec assiduité: la frequence des séances du Corps legislatif, puisque tres souvent il se réunit deux fois par jour, les a empeché d'avancer autant qu'ils auraient voulu dans cette grande entreprise. C'est alors que ces Messieurs se mettront en relation avec moi pour vous consulter par mon organe sur les points auxquels ils voudraient appliquer vos belles Théories. Je m'empresserai de m'acquitter de ces honorables fonctions avec tout le zèle que la gloire de ma patrie m'inspire et le vif intérêt que je porte à tout ce qui vous concerne. En attendant, votre élégant traducteur Mr. Toribio Nuñez (Nugnes) dont je vous ai parlé dans ma derniere lettre vient de m'envoyer de Salamanque la partie imprimé de son ouvrage: c'est une introduction assez étendue qu'à peine j'ai eû le tems de lire, mais dans laquelle il se montre bien penetré de l'esprit de vos doctrines. Il parait que ce savant desaprouve en partie la coordination de Mr. Dumont. Je n'ai pas encore eû l'intention d'examiner les raisons dans les quelles il fonde sa critique. Je profiterai de la premiere occasion qui se présentera pour vous envoyer cette introduction. Il parait que le premier volume de la traduction sera bientot donné au public. Le retard inconcevable du Two brothers me privera du plaisir de presenter aux Cortes avant leur dissolution les livres que vous leur destinez. Comme leur Bibliothèque reste toujours ouverte, vous aurez la complaisance de me faire savoir si votre dessein est que les livres soient remis à Mr. Gallardo dans l'intervale ou bien d'attendre la prochaine session qui ouvrira le ler Mars 1821. Je serai d'avis de prendre ce dernier parti. Je desire avec la plus vive impatience les details du banquet dont je n'ai eû qu'une faible esquisse par le moyen de Mr. Bernales, negociant Espagnol resident à Londres. J'espère que les discours prononcés dans cette memorable réunion exciteront ici le plus vif intérêt. Nous venons d'obtenir un grand triomphe sur les prejugés et les prétensions romaines. Plusieurs familles monacales ont été abolies par les Cortès: on fait monter a 229 le nombre de couvens qui d'apres cette loi pourront être destinés à d'autres usages. Rome s'est comporté dans cette occasion avec une imprudence etonnante. Nous sommes menacés de tous les foudres du Vatican. Quelle occasion pour secouer le joug! Une grande partie de notre clergé serait de cet avis: c'etait un grand pas vers toute espèce de perfectionnement. Je vous prie de me rappeler au souvenir de Mrs. Bowring, Hunt et Coulson et d'agréer l'assurance de ma parfaite considération

J. J. de Mora