Proceedings of the Prehistoric Society
RÉSUMÉS, VOLUME 69, 2003
 
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Prospection et fouilles d’un cercle de poteaux de bois de l’âge du bronze à Holme-next the Sea, Norfolk, 1998–9
par Mark Brennand & Maisie Taylor

En 1998, on a attiré l’attention du service archéologique du conseil général du Norfolk sur un cercle de poteaux de bois qui se trouvait dans la zone intertidale de la côte nord du Norfolk. Il s’en est suivi d’un programme de répertoriage archéologique et de datation qui révéla que la structure avait été construite au printemps ou au début de l’été 2049 avant J.-C., au début de l’âge du bronze. Conscients des risques de dégâts et d’érosion marine, on entreprit des fouilles de sauvetage pendant les mois d’été 1999. La structure fut entièrement excavée, ce qui impliqua l’enlèvement des bois et un programme de répertoriage stratigraphique et d’analyses environnementales. On entreprit également des recherches dans les environs du site qui permirent d’identifier d’autres structures en bois de l’âge du bronze. Un examen détaillé des bois provenant du cercle a fourni un grand nombre de renseignements inattendus qui sont venus améliorer notablement notre compréhension de l’industrie du bois, de l’organisation du travail et de l’agencement et de la construction des monuments rituels en bois au début de l’âge du bronze.

Au-delà de Star Carr: La vallée de Pickering au Xème millénaire avant le présent
par Chantal Conneller & Tim Schadla-Hall

Au cours des 50 dernières années, le site de Star Carr a continué à jouer un rôle d’une importance considérable dans le cadre des études du mésolithique. Une récente prospection archéologique et paléoenvironnementale de la vallée de Pickering permet de comprendre le contexte régional de Star Carr et démontre que le site lui-même a maintenant besoin d’être réévalué. Cette étude se concentrera sur les témoignages lithiques, collectés au cours de récentes fouilles et prospections de terrain, de manière à explorer la nature de l’engagement des populations dans le paysage de la vallée de Pickering au mésolithique ancien.

Roche à gravures en cercles de Dan-y-garn, Mynachlog-Ddu, Pembrokeshire, et l’art rupestre préhistorique au Pays de Galles
par Timothy Darvill & Geoffrey Wainwright

On décrit un petit panneau d’art rupestre mobilier, qui comprend deux motifs en cercles, découvert dans le nord du Pembrokeshire en août 2002 et on le compare à d’autres trouvailles d’art rupestre du Pays de Galles. Bien que les sites avec art rupestre de style tombe à couloir du nord du Pays de Galles soient bien connus, on s’est relativement peu intéressé aux panneaux dominés par les marques en cercles plus répandus, et pourtant moins impressionnants, que l’on trouve essentiellement sur les collines situées en pourtour du pays. On présente un corpus provisoire de 33 sites d’art rupestre comprenant plus de 37 panneaux.

Halte de chasse saisonnière datant du mésolithique inférieur dans la vallée de la Kennet, sud de l’Angleterre
par C.J. Ellis, Michael J. Allen, Julie Gardiner, Phil Harding, Claire Ingrem, Adrienne Powell & Robert G. Scaife

Des fouilles sur une petite échelle, entreprises avant des travaux de construction à Faraday Road, Newbury, comté de Berkshire, rencontrèrent une couche du mésolithique inférieur, apparemment intacte, contenant une abondance de silex taillés en association directe avec des ossements animaux. Le site se trouve dans la plaine inondable de la rivière Kennet, dans une zone déjà bien connue pour ses vestiges mésolithiques, et constitue certainement une extension du site trouvé à proximité, à Greenham Dairy Farm, en 1963. Des formes microlithiques à troncature oblique dominaient l’assemblage de silex, qu’accompagnait une gamme restreinte d’autres objets. Chose inhabituelle, parmi les ossements animaux, c’étaient les ossements de porcs sauvages qui dominaient, avec des témoignages évidents à la fois de boucherie et de rejets alimentaires primaires. L’analyse spatiale des asssemblages d’ossements et de silex mit en évidence des aires d’activité discontinues, peut-être associées à des foyers. On retrouva à la fois des données polliniques et de mollusques qui, en association avec les résultats de l’examen micromorphologique des sols, confirmèrent que la formation de la couche mésolithique daterait de l’holocène inférieur. Des datations au radiocarbone placent le site à la fin du Xème ou au début du IXème millénaire avant le présent. Cette étude réexamine la nature des activités du début du mésolithique connues dans cette partie de la vallée de la Kennet, faisant référence en particulier aux conditions environnementales spécifiques qui semblent y avoir prévalu. On en tire la conclusion que le site de Faraday Road constitue une étape dans un continu d’ocupations du mésolithique inférieur qui se serait étendu sur une longueur considérable de la plaine inondable, chaque centre d’activités étant le témoin d’occupations répétées, mais intermittentes, couvrant une période de plus d’un millénaire.

Investigations archéologiques et paléoenvironnementales de la vallée supérieure de l’Allen, Cranborne Chase, Dorset (1998–2000): un nouveau modèle de développement du paysage de l’holocène inférieur
par Charles French, Helen Lewis, Michael J. Allen, Robert G. Scaife & Martin Green

Une combinaison d’investigations archéologiques et paléoenvironnementales du site de la vallée supérieure de l’Allen, dans le Dorset, effectuées sur place et ailleurs entre 1998 et 2000 a commencé à révéler un modèle de développement du paysage qui diffère de ceux mis en avant précédemment. Une combinaison de prospection géo-archéologique et de photographie aérienne et d’analyses palynologiques de deux systèmes de paléocanaux abandonnés, et des investigations partielles de quatre tertres arrondis de l’âge du bronze et d’une enceinte néolithique, ont été associés à des résumés interrégionaux des données archéologiques et de mollusques pour réexaminer la dynamique du paysage préhistorique dans la région étudiée.Les premiers résultats donnent à penser que le développement de la forêt au début de l’holocène semble avoir été plus parsemé que le modèle présumé d’une forêt d’espèces à feuilles caduques à son apogée. Avec des zones de campagne ouverte toujours présentes au mésolithique, la région a vu sa première exploitation des collines crayeuses, qui a ralenti et modifié l’évolution du sol des terrains. Par conséquent, de nombreuses zones n’ont peut-être jamais formé de sols épais, bien structurés et riches en argiles (ou terres brunes argileuses), mais seulement des terres brunes plutôt minces. Au néolithique tardif, ces sols sous-développés étaient devenus de minces ‘rendzinas’, en grande partie à la suite de leur exploitation par l’homme. Du fait de la présence de ces sols plus minces et moins bien développés sur de vastes zones des terrains, il n’a pas été nécessaire d’envisager l’hypothèse d’une érosion extensive des sols et de l’accumulation de riches dépôts dans le fond de la vallée à la préhistoire récente. Des recherches ont donné à penser que, s’il y avait eu des changements majeurs dans les complexes de la végétation et des sols, ceux-ci avaient eu lieu avant la fin du néolithique plutôt qu’à l’âge du bronze comme l’avaient suggéré de précédents chercheurs, et la région est restée relativement stable depuis lors.

Du mésolithique à l’âge du bronze, changements dans la végétation et activité humaine dans la vallée de l’Exe, Devon
par R.M. Fyfe, A.G. Brown & B.J. Coles

Cette étude présente les résultats d’une première investigation des changements dans la végétation et de l’activité humaine dans une vallée fluviale à l’ouest de la plaine des Somerset levels. Les résultats sont comparés aux résultats polliniques et archéologiques des hautes terres du sud-ouest (Dartmoor & Exmoor) et des Somerset levels. Il est apparu que les témoignages de changements dans la végétation et les vestiges archéologiques étaient en général consistants, avec des témoignages, provenant de la moyenne vallée, de perturbation de la végétation au mésolithique (avec des lithiques à proximité), de défrichage néolithique des terrasses et des versants de la vallée basse et d’ activités cérémonielles et domestiques du néolithique – âge du bronze, mais dans la partie supérieure de la vallée ont persisté les conditions typiques d’une vallée boisée, probablement exploitée, jusqu’à la période historique. Il s’est avéré que l’histoire de la végétation du fond de la vallée et des pentes environnantes différait significativement de celle des hautes-terres, tilleuls et ormes constituant des composants non négligeables des résultats de la forêt préhistorique. Les données nous conduisent à penser que durant toute la période préhistorique les tilleuls se retrouvaient uniquement sur les terrasses et les basses-terres en-dessous de 200 m. Les données polliniques provenant de la vallée donnent à penser que les basses-terres avaient une écologie riche et variée, offrant une gamme étendue de ressources et que, bien que les vestiges archéologiques soient moins visibles, l’activité humaine se manifeste sous la forme de vestiges palynologiques allant du mésolithique à l’âge du bronze. La plus importante surface de terrasse de fond de vallée, le bassin inférieur de l’Exe, qui fut au moins partiellement déboisé au début du néolithique contient un riche assemblage d’archéologie cérémonielle, funéraire et domestique du néolithique-âge du bronze associé à un témoignage palynologique ancien et clair de déforestation et d’activités de culture et d’élevage.

Maison de l’âge du bronze moyen et tertre brûlé à Bestwall, Wareham, Dorset: un compte-rendu intermédiaire
par Lilian Ladle & Ann Woodward

Dans le cadre de l’investigation d’un paysage préhistorique à grande échelle à la carrière de Bestwall, à Wareham, on a fouillé, en 2001, une maison datant de l’âge du bronze moyen et un tertre brûlé. Le tertre brûlé, auquel étaient associées deux grandes fosses, a succédé à la maison. Toutes les structures étaient associées à un assemblage substantiel et bien préservé de poterie de type Deverel-Rimbury. La plus grande partie de cette poterie, et deux bracelets en alliage de cuivre, datant également de l’âge du bronze, faisaient partie de remarquables dépôts finals, qui marquaient l’abandon des structures.

Pétrologie de la céramique et poterie préhistorique au Royaume-Uni
par Elaine L. Morris & Ann Woodward

La compilation initiale des données numériques provenant de coupes minces pétrologiques préparées à partir de céramiques trouvées au Royaume-Uni, la base de données appelée UKTS d’English Heritage, fut terminée en 1994. Cette étude, commissionnée par English Heritage, fait partie d’une série d’études par périodes destinée à faire la synthèse et à réviser le contenu de cette base de données. Sur un total d’environ 20 000 coupes minces répertoriées, environ 5000 (28%) se rapportent à la poterie préhistorique.L‘étendue des entrées relatives à la préhistoire varie à la fois en fonction de l’époque et de la région. Les principaux résultats sont résumés par régions et une série de sujets de discussion généraux sont soulignés. Des thèmes tels que la technologie, la production, les échanges, le mouvement de la poterie pendant la période du début de la préhistoire et la possibilité que des inclusions telles que roche, os, et débris aient une signification symbolique, sont tous examinés.

Tertres allongés et origine des mégalithes en France occidentale: Excavations récentes à Prissé-la-Charrière
par Chris Scarre, Luc Laporte & Roger Joussaume

La genèse des tertres allongés est depuis longtemps un des points clés dans les débats sur les origines de l’architecture des monuments et mégalithes en France occidentale. On a invoqué des classements typologiques aussi bien que des datations absolues pour venir en soutien à divers modèles de développement des monuments, mais avec un succès limité. De récentes fouilles à Prissé-la-Charrière, un tertre de 100 m de long dans la région Poitou-Charentes, ont mis l’accent sur l’importance de la structure interne et sur la complexité des procédés de modification et d’accroissement qui donnent à de nombreux tertres allongés leur forme et dimensions finales. Les fouilles ont mis à jour une chambre mégalithique ancienne, dans une rotonde en pierre sèche, qui avait été progressivement incorporée dans un court tertre allongé, puis dans le tertre de 100 m de long que nous voyons aujourd’hui et qui contient au moins deux autres chambres funéraires. La grande variété de formes parmi les monuments présents dans l’ouest et le nord de la France au Vème millénaire avant J.-C. donne à penser que la question des origines des monuments doit être considérée dans une vaste perspective interrégionale, à l’intérieur de laquelle un certain nombre d’éléments individuels pourraient se combiner de nombreuses manières différentes. Si on examine sept éléments spécifiques, y compris la forme du tertre, la position et l’accessibilité de la chambre et la signification des chambres tombales situées au-dessus du sol par opposition aux tombes ou fosses creusées, nous sommes conduits à proposer un modèle polygéniste pour les origines des tertres allongés et des monuments associés en France occidentale.

Site du paléolithique moyen de Karabi Tamchin (Crimée, Ukraine): Campagnes de fouilles 1999–2001
par A. Yevtushenko, A. Burke, C.R. Ferring, V. Chabai & K. Monigal

On présente ici pour la première fois le site du paléolothique moyen de Karabi Tamchin. Karabi Tamchin est un abri sous roche effondré en Crimée orientale (Ukraine), et est le seul site paléolithique stratifié connu sur les hauteurs de la première chaîne de montagnes de Crimée. Les résultats préliminaires de 3 campagnes de fouilles indiquent que le site diffère fondamentalement des sites du paléolithique moyen excavés à des altitudes inférieures, aussi bien en termes d’exploitation lithique que faunale. Le site fournit donc des renseignements essentiels en ce qui concerne les schémas d’usage de la terre régionaux en Crimée. Karabi Tamchin a probablement été occupé à plusieurs reprises par des groupes nomades relativement petits pendant des expéditions de chasse de courte durée, peut-être saisonnières, sur les hautes terres.

Nouveau regard sur l’assemblage de bifaces de Cuxton
par Andrew D. Shaw & Mark J. White

Le site paléolithique bien connu de Cuxton, dans le Kent, se situe sur un reste de dépôts d’une terrasse pléistocène de Medway, que l’on connait comme source d’objets paléolithiques depuis au moins 1889, et a fait l’objet de deux fouilles contrôlées. Ces fouilles ont mis à jour un total de 878 objets manufacturés stratifiés, y compris 206 bifaces, qui furent caractérisés par Tester comme étant dominés par des ‘bifaces pointus grossièrement taillés à base épaisse couverte d’une croûte’, avec quelques ovoïdes et hachereaus, et par Roe, qui a placé l’assemblage dans sa tradition pointue, groupe 1 (avec les hachereaus). La spécificité de l’assemblage de bifaces de Cuxton est donc bien établie, mais récemment il a acquis une importance supplémentaire liée à un débat sur la signification des variations dans la forme des bifaces.

Cet ouvrage réexamine l’assemblage de bifaces à la lumière de ce débat en testant le modèle de la matière brute pour déterminer dans quelle mesure elle explique les actes et les décisions fossilisées des agents hominidés dans des situations spécifiques et concrètes. Quand on applique le modèle à Cuxton, on découvre qu’il contredit la prédiction, de toute évidence trop simplifiée, concernant les sources de la matière brute, mais qu’il se conforme au principe plus important que la forme du nodule influençait les choix et les pratiques technologiques humains. Les variables écologiques, telles que la matières brute, si elles ne déterminaient pas effectivement les actions humaines, imposaient certainement un certain nombre de limites à l’intérieur desquelles les hominidés pouvaient raisonnablement agir et ont laissé une véritable marque sur les niveaux de variation des assemblages dans le paysage.

Site du paléolithique moyen à la carrière de Lynford, Mundford, Norfolk: Rapport intérimaire
par W.A. Boismier

Fin février, début mars 2002, une opération de surveillance archéologique à Lynford Quarry, Mundford, dans le comté de Norfolk, a révélé un paléocanal avec un remplissage organique foncé contenant in situ des restes de mammouth et des outils en pierre et des débitages moustériens associés enterrés sous 2–3 m de dépôts de sables et de graviers. Les sites ouverts bien préservés in situ du paléolithique moyen sont inhabituels en Europe et extrèmement rares dans un contexte britannique. En tant que tel, le site a été identifié comme étant d’importance nationale et internationale et a été par la suite fouillé par l’unité archéologique du Norfolk. Une analyse complète des résultats est en préparation et ce rapport présente quelques-uns des résultats initiaux des fouilles. Il explique comment le site a été fouillé, met en évidence la séquence stratigraphique du site, et présente quelques conclusions provisoires basées sur les résultats du travail d’évaluation effectué à ce jour.




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